Dans les arènes du temps by Sylvie Miller & Philippe Ward

Dans les arènes du temps by Sylvie Miller & Philippe Ward

Auteur:Sylvie Miller & Philippe Ward [Miller, Sylvie & Ward, Philippe]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
ISBN: 9791090648470
Éditeur: Critic
Publié: 2017-08-23T22:00:00+00:00


Chapitre 24

Fazimel

J’ai poussé un cri indigné alors qu’on me plaquait au sol sans ménagements.

— Vous êtes en état d’arrestation, a déclaré une voix au-dessus de moi.

On m’a lié les mains et on m’a relevée. Puis on m’a fait sortir de la villa et monter dans une vieille camionnette bringuebalante. Après un court trajet, le véhicule s’est immobilisé. On m’a poussée dehors.

Je me trouvais devant un bâtiment de quatre étages en brique rouge, tout à fait ordinaire.

On m’a conduite à l’intérieur où un carabiniero attendait, assis derrière un guichet usé.

— Nous l’avons interpellée dans la villa de Flavien Septimus, a expliqué le policier qui m’accompagnait. Ses complices ont réussi à s’enfuir. Mets-la en cellule pendant que je vais faire mon rapport au chef.

L’autre a acquiescé et m’a attrapée par le bras. Puis il m’a emmenée jusqu’à un sous-sol glauque et malodorant. Là, il a ouvert une porte et m’a jetée à l’intérieur de la pièce, refermant à clé derrière moi.

La cellule minuscule était chichement éclairée par la maigre lueur qui émanait d’un soupirail. Les murs, humides, étaient couverts de moisissure. Dans un coin, une natte en paille à la propreté douteuse était posée sur le sol, à côté d’un seau en cuivre. Une forte odeur d’urine imprégnait la geôle. Je commençais à comprendre le soulagement que pouvait ressentir Lasser lorsque je venais le sortir d’endroits pareils. Mais là, il ne pouvait rien pour moi.

Je me suis assise par terre pour attendre.

Un bon moment plus tard – je n’avais aucune notion du temps –, on est revenu me chercher pour me conduire jusqu’à un bureau meublé plus richement que le reste du bâtiment. Là, derrière sa table de travail, un homme portant le même genre d’uniforme de carnaval que le Generale Totti m’observait d’un air peu amène. Il était d’une maigreur extrême. Il avait les joues creusées, les lèvres minces, le nez aquilin, les yeux profondément rentrés dans les orbites, et une calvitie naissante. J’ai dégluti. Si ce gradé s’apprêtait à statuer sur mon sort, j’étais mal partie, à voir sa mine franchement hostile.

— Je suis le Comandante di brigata Quintus Valerius Besta, le chef de la police d’Ostie, a déclaré l’officier d’une voix glaciale. Approchez, signorina, et asseyez-vous.

J’ai pris place sur le siège qu’il me désignait.

Il a attaqué sans préambule :

— Vous avez été arrêtée après avoir forcé l’entrée du temple de Mithra en compagnie de truands, pénétré au domicile de Flavien Septimus, agressé cet homme, ses amis et ses serviteurs, et provoqué des troubles sur la voie publique.

Il y allait un peu fort. Mais, à quelques nuances près, il n’avait pas tort.

— Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

J’étais coincée. L’enquête pour Jupiter étant secrète, je ne pouvais rien révéler. La situation me rappelait les fois où Hussein Pacha Rouchdy tentait de cuisiner Lasser. Comment me sortir de cette chausse-trape ? J’ai détourné la conversation :

— Je m’appelle Fazimel et je suis citoyenne égyptienne.

— Ah, une étrangère, a-t-il lâché d’un air dégoûté.

— Il y a six mois, j’ai travaillé à Pompéi avec Lasser, le détective des dieux.



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